LAVAL BASSETTE, UNE FERME FAMILIALE

Jean-Michel vous raconte

« Mon arrière-grand-père Théodore était vigneron à Cabestany près de Perpignan. Pour alimenter les chevaux qui travaillaient ses vignes il avait besoin de beaucoup de fourrage. Comme il ne pouvait pas utiliser les terres viticoles pour cela, il acheta 2000 ha dans la piège. Eulalie, ma grand-mère, hérita des fermes de Laval Basse et Laval Bassette. Et mon père hérita à son tour de Laval bassette en 1936 : c’est ainsi que nous y habitons aujourd’hui.

Moissons à Laval Basse
Laval Bassette de 1950 à 1976

J’ai grandi à Paris et je passais mes vacances à Laval Bassette. La ferme avec ses greniers, ses recoins, les collines à l’état sauvage car trop penchées pour être cultivées, tout cela constituait un terrain de jeux inépuisable. Nous étions à la fois isolés dans cette vallée à un seul accès protégée par un cirque de collines et réunis parce que ma famille était là, nous étions ensemble. Cette sensation est restée un des souvenirs important de mon enfance. Elle est rendue possible par le site de Laval Bassette.

A 20 ans, je me suis installé à Laval Bassette, j’y ai été agriculteur pendant 10 ans. J’ai beaucoup aimé ces années et ma rencontre avec le monde agricole. Puis je suis devenu enseignant, et j’ai loué les terres à mon voisin et créé deux gîtes ruraux parmi les habitations du domaine.

Une ferme de la fin du 19è siècle

Laval Bassette a été construite en 1856. Ses bâtiments sont groupés en forme de U autour d’une cour centrale. D’un coté le hangar qui servait à engranger la récolte, et qui est toujours en l’état. De l’autre une cave surmontée d’un grenier (l’actuelle habitation de Jean-Michel). La partie centrale comprenait une étable ou étaient attachés les animaux de trait, bœufs et chevaux, un poulailler, un garage et une habitation pour les métayers. Le premier étage du bâtiment central était constitué de greniers, pour le grain ou pour le fourrage.

Les terres étaient entièrement consacrées à la culture : luzerne, blé, orge ou avoine sans jachère. Les animaux ne sortaient que pour travailler. La récolte de céréales était stockée sous le hangar, pour son battage une grande machine était installée dans la cour, vingt à trente personnes de la commune venaient aider pendant deux jours. Nous, les enfants, nous étions très attirés par cette activité. Nous jouions sur les sacs de blé d’un grenier à l’autre. C’était aussi l’occasion de grands repas que nous n’aurions manqués pour rien au monde tellement nous aimions cette cuisine délicieuse, tellement nous étions curieux. »

Laval Bassette en 3 étapes : avant 1948, avec un premier aménagement de Robert et Marguerite (une pièce au rez de chaussée prise sur la cave), puis en 1949, second aménagement : deux chambre en haut. (En bas : Pierre, Jean-Michel et Maria Escudier. En haut Marguerite et Marc). enfin, en 2018, la maison de Jean-Michel.

DE L’AGRICULTURE

au tourisme rural

Aujourd’hui Laval Bassette a conservé cette même disposition mais le bâtiment central et celui de la cave y sont consacrés à des habitations. Chacune d’elles dispose d’un accès indépendant vers l’extérieur du U. La présence de ces habitations, de la cour centrale et les passages entre les bâtiments, tout cela contribue à l’harmonie qui permet d’être isolé sans se sentir seul.

On peut profiter de la nature sur les terrasses extérieures de chaque habitation, la cour étant plutôt lieu de rencontres et d’échanges. Lavalbassette est une ferme familiale, chaque membre de la famille y a mis sa marque et l’aménagement des habitations en porte l’empreinte.

NATURA 2000

Un environnement naturel

La moitié des collines alentour est à l’état sauvage, recouverte d’une végétation spontanée qui a pris son temps et ses aises pour s’installer. On y trouve entre autres des ajoncs, des genévriers, des bruyères, de la lavande. Les arbres poussent lentement, ceux qui y arrivent sont vigoureux. Ce sont des chênes, des pins, des cyprès, des hêtres, et des peupliers le long des ruisseaux. Le cirque de collines qui nous entoure nous protège du bruit de la civilisation.

A Lavalbassette, pas de bruits de circulation, seulement des chants d’oiseaux et de grillons. Cette association d’une végétation naturelle et de l’absence de pollution sonore, favorise l’installation de la faune sauvage. Nous voyons couramment des lièvres, blaireaux, renards, chevreuils, sangliers ainsi qu’un grand nombre d’oiseaux, coucou, hupette, tourterelles, palombes, perdreaux, et beaucoup de rapaces.